Du Bambou et du Lin ?

photo bambouLa variété de bambou utilisée pour obtenir notre éponge est le bambou moso (phyllostachys pubescens , famille des poaceae) qui n’est pas celle dont les pandas se nourrissent. (Ils mangent le Sinarundinaria fangiana ,le Bashania fangiana ou le Gelidocalamus fangianus.).La croissance du bambou moso peut atteindre 1 mètre par jour. Il est cultivé en plaines dans des exploitations forestières et ne nécessite aucun engrais ni pesticide. Il atteint sa taille optimale en 18 mois, son système racinaire est tellement développé et coriace que même rasé, le bambou se régénère en un temps record.

Une fois récolté, on extrait la cellulose de la plante et l’on obtient alors de la viscose de bambou qui est le constituant majoritaire de l’éponge (90%), les 10% restants sont constitués de polyester qui lui confère son élasticité.
Il part d’Asie et arrive en Europe où il est teint et tissé principalement en Belgique et en Italie, une fois conditionné en rouleaux de 30, 50 ou 100 mètres, il arrive chez le grossiste français où P’tit Bambou se fournit.

Bien qu’apparemment fine, l’éponge utilisée pèse 375gr/m², est extrêmement douce et vieillit bien, même après de nombreux passages en machine.
Le tissu obtenu est 100% biodégradable.
Il est antifongique et bactériostatique de par sa structure : Ses fibres, 4 fois plus espacées que celles du coton, laissent circuler l’air, ce qui limite la prolifération des champignons et autres bactéries.
En parlant simplement, un gant de toilette en bambou oublié mouillé dans un coin mettra 3 fois plus de temps qu’un gant de toilette classique avant de sentir mauvais. Cette propriété vous permet de stocker momentanément les produits sales avant de les intégrer à votre lessive, sans avoir à faire une machine exprès.
Sa structure fibreuse unique lui confère une absorbabilité très importante, ce qui permet d’avoir une éponge fine mais efficace. Par exemple, la Serviette à langer petit modèle peut retenir 75cl d’eau avant de fuir.

L'éponge utilisée est composée à 90% de Viscose de Bambou et à 10% de Polyester
Le tissu imperméable est du PUL, composé à 100% de Polyester.
Tous les tissus utilisés sont certifiés Oeko-Tex Classe 100, ce qui certifie la non présence de métaux lourds, de produits toxiques ou polluants, cette norme est impérative dans le domaine de la puériculture.
détails sur www.oekotex.com

Il faut savoir qu’aujourd’hui 2 écoles se battent au coude à coude pour prendre et garder la première place dans l’industrie du textile : le coton et le bambou. Les enjeux économiques étant énormes, les détracteurs sont extrêmement virulents d’un côté comme de l’autre.
Les pro-bambou vont mettre en avant le fait que la culture du coton représente 25% de tous les insecticides et 11% de tous les pesticides mondiaux pour seulement 2,5% des terres cultivées sur la planète. Ils vous diront que son blanchiment nécessite l’utilisation massive de chlore et d’azurants chimiques et ils termineront en vous disant que la fabrication d’un tee-shirt en coton occasionne l’utilisation de 25000 litres d’eau et émet 5,2 kg de CO2 (autant de 27 km en avion) – source : www.consogobe.fr le 27/11/09 –
Les pro-coton vous diront que l’éponge de bambou est le résultat de la transformation chimique du bambou : la viscose de bambou qui est elle-même une fibre artificielle obtenue par transformation de la cellulose des végétaux. – source : http://odcfutur.free.fr/bambou-fibre-contest.htm
Le coton, comme le bambou nécessite l’utilisation de produits chimiques, il n’y a pas d’éponge miracle !!!
Une seule chose est sûre : le bambou pousse comme de la mauvaise herbe et il est beaucoup moins gourmand en eau que le coton. Le vrai combat de la planète n’est-il pas une meilleure gestion et répartition de l’eau ?
A l’utilisation les lingettes et serviettes en bambou sont très douces, vieillissent bien et sont plus absorbantes que celles en coton. Leur bonne capacité d’absorption permet de réaliser un produit qui prend moins de place, aussi bien pour le rangement que pour le lavage, et est extrêmement facile à vivre.
Le bambou n’est peut être pas bio, par contre il est écologique et économique !!!
Economique !!! Votre budget « coton-jetable » va fondre comme neige au soleil : vous achetez une seule fois et vous réutilisez à l’infini.
Ecologique !!! Moins de déchets, c’est mieux pour notre planète

 

photo graines de linUn peu d'Histoire-Géo:

Depuis des temps immémoriaux, on tire de la tige du lin (plus précisément du péricycle) une fibre qui sert à la fabrication de tissus. En fait, le lin cultivé est tellement ancien qu'on ne le trouve plus à l'état sauvage. On le croit dérivé soit du Linum perenne, soit du Linum angustifolium.

Les anciens Égyptiens le cultivaient déjà et connaissaient bien sa fibre, ses qualités nutritionnelles et ses vertus médicinales. Pline l'Ancien mentionnait 30 remèdes à base de graines de lin. Celles-ci font encore partie de la pharmacopée officielle chinoise (constipation et peau sèche) et ayurvédique (furoncle et maladie du charbon (anthrax) en application externe), de même que de la médecine vétérinaire classique pour calmer les irritations des muqueuses enflammées.

En Europe, au début du XXe siècle, l'huile de graines de lin était livrée chaque semaine dans de petits contenants de verre, car on savait qu'elle rancissait rapidement une fois exposée à la lumière et à l'air. Cependant, dès les années 1920, l'industrialisation de la production des huiles a sonné le glas des petits pressoirs locaux fournissant des huiles fraîches et non raffinées. Après la Deuxième Guerre mondiale, l'huile de graines de lin a disparu du marché, l'industrie la considérant trop instable pour être rentable. Depuis une dizaine d'années cependant, l'huile de lin pressée à froid et non raffinée a retrouvé ses lettres de noblesse, d'abord dans les magasins d'aliments naturels, puis dans certaines épiceries, dans les rayons réfrigérés.

Plusieurs grands producteurs d'oeufs ajoutent depuis quelques années des graines de lin à la moulée de leurs poules et commercialisent ainsi des oeufs enrichis d’acides gras oméga-3. Beaucoup de produits de boulangerie (pains, tortillas, gâteaux, etc.) et céréales à déjeuner contiennent des quantités variables de graines de lin.

Le Canada est le plus gros producteur et exportateur mondial de graines de lin avec une récolte annuelle de plus d’un million de tonnes. 

Avec 50 000 à 75 000 hectares selon les années, la France produit 75 % du lin mondial , à destination du tissage ( ou teillage). Cette position de leader tient à la disponibilité de terroirs très favorables à sa culture et aux savoir-faire techniques des liniculteurs et des teilleurs.

La France se situe au 1er rang mondial pour la qualité des fibres. Le lin normand, et surtout celui du Pays de Caux, a acquis une réputation mondiale du fait de sa grande qualité.

 

Le lin en Basse Normandie :

 Avec 15 % des surfaces nationales, la Basse-Normandie est la 3e région française pour ses surfaces en lin textile, derrière sa voisine haut-normande, leader national. Le Calvados concentre à lui seul la quasi-totalité du lin cultivé dans la région. Le lin trouve ses débouchés dans les coopératives linières ou teilleurs privés de la région.

 

Une céréale extrêmement polyvalente :

De l’habillement (pour le confort) au linge de maison (pour l'entretien) en passant par les sacs postaux, la ficelle (pour la résistance), les tuyaux à incendie (pour la solidité, la souplesse et l'étanchéité) ou les toiles de tente et les bâches (résistance à la déchirure), les débouchés du lin sont très nombreux et diversifiés. 

Avec 70 % des débouchés, les fibres longues de lin servent avant tout pour l’habillement, suivi par le linge de maison (15 %). Viennent ensuite la décoration, les revêtements muraux ou d'ameublement (10 %) et les tissus techniques, plus spécialisés (5 %). 
Les étoupes (fibres courtes) partent pour la papeterie ou en débouchés techniques. Les anas (résidus de paille) sont utilisés pour la fabrication de panneaux agglomérés ou de portes coupe feu (bon pouvoir isolant), mais aussi valorisés en litière pour chevaux (fort degré d'absorption) ou comme paillage écologique. D'autres débouchés sont apparus comme les matériaux composites dans le secteur automobile ou les utilisations à des fins énergétiques (chauffage à la biomasse et cogénération).

Les graines issues de la création variétale sont utilisées en semences. Les graines de lin, outre la semence, sont transformées en huile ou solvant qui constituent une base pour la savonnerie, les peintures ou les vernis. Les tourteaux issus du pressage des graines sont utilisés comme aliment pour animaux (forte teneur en Oméga 3). 

 

Deux lins différents : le lin oléagineux et le lin textile :

 

 La culture du lin oléagineux est différente du lin textile. Les variétés sont spécifiques pour chacun (recherche d’un maximum de graines pour le lin oléagineux et d'un maximum de fibres pour le lin textile). Le lin textile est cultivé dans les régions où l'été est doux et humide (notamment pour le rouissage au champ) alors que le lin oléagineux peut être cultivé partout.

Les débouchés pour l'huile du lin oléagineux sont d'abord industriels : peintures, savons, détergents, lubrifiants spéciaux, revêtements de sol… Les résidus de la trituration, les tourteaux, sont utilisés en alimentation animale. En raison de son profil lipidique particulier, le lin est reconnu pour ses effets bénéfiques. Il contient des acides gras poly-insaturés (Oméga 3) et son intégration dans l’alimentation animale présente un intérêt nutritionnel pour l’homme (prévention des problèmes cardiovasculaires). Les produits issus des animaux (viande, lait, oeuf) nourris avec des graines de lin bénéficieraient à l’homme qui les consomme.

   

 Sources :SSP : SAA ; Maison du lin, Association Lin Demain, Association Bleu Blanc Coeur